Au cours des cinq prochaines années, le marché mondial du microlearning devrait passer de 2,31 milliards de dollars à 4,40 milliards¹. Cet engouement s’explique notamment par la nature de ce format de formation, favorisant la mémorisation rapide et continue, tout en étant extrêmement flexible et personnalisable. Le microlearning, l’outil à ne pas négliger sans sa stratégie de formation : c’est l’objet de cette nouvelle newsletter RH Infos !
Du grec « mikros », et de l’anglais « learning », le microlearning désigne un « petit apprentissage », soit un format court de formation. À l’inverse des méthodes traditionnelles d’apprentissage, le microlearning propose un parcours d’enseignement divisé en modules très courts, de 20 secondes à 5 minutes généralement. Chaque élément se concentrant sur un aspect particulier de la thématique générale de formation.
1. https://www.mordorintelligence.com/fr/industry-reports/microlearning-market
Un outil adapté aux enjeux RH
Le microlearning s’est peu à peu imposé comme un outil d’apprentissage privilégié des ressources humaines et des employés, car ce format s’adapte aux rythmes et impératifs professionnels. Il est en effet conçu pour répondre à l’acronyme AT-AW-AD-AC² :
- « AT » veut dire « anytime » soit n’importe quand
- « AW » fait référence à « anywhere », c’est-à-dire n’importe où
- « AD » signifie « any device » : sur n’importe quel support
- « AC » pour « any content » ou tout type de contenus
Les modules de formation étant courts, disponibles tout le temps, sur mobile ou ordinateur, le salarié peut suivre la formation quand il le souhaite : dans les transports, lors d’une pause-café, en attendant un rendez-vous… Ce caractère pratique permet d’intégrer facilement le microlearning au quotidien quelles que soient les situations particulières des collaborateurs. En outre, le microlearning est un format facilement modulable en fonction du niveau de chacun : les collaborateurs progressent à leur rythme et peuvent recommencer certains niveaux si besoin.
Par ailleurs, le microlearning mixe plusieurs formats digitaux : quizz, jeux, vidéos, audios… Ces formats courts, ludiques et concrets créent de l’engagement et de la motivation de la part de l’apprenant. Plus impliqué, il mémorise alors plus facilement les notions enseignées.
L’un des formats d’apprentissage favoris des employés
> 8 formateurs sur 10 révèlent que le microlearning constitue le format privilégié de leurs apprenants³.
> 44 % des salariés préfèrent des modules de formation en ligne mélangeant plusieurs formats digitaux (audio, vidéo ou texte)⁴.
3. https://www.beedeez.com/fr/guides-ultimes/microlearning
4. Baromètre Cegos 2018 « Transformations, compétences et learning : quel contrat d’avenir ? »
Le microlearning présente également des avantages pour l’entreprise, car si la production de contenus demande du temps et des ressources, les modules peuvent ensuite être déployés à grande échelle. La variété des formats permet aussi de répondre aux besoins des professionnels des RH : le microlearning peut être utilisé pour de la formation continue, tout comme de l’onboarding, pour apprendre, par exemple, les procédures internes de l’entreprise.
Le microlearning favorise l’acquisition des connaissances
> L’apprenant retient 50 % des connaissances dans les quelques jours et semaines après la formation⁵. Ce taux de mémorisation augmente à 65 % grâce à une seconde répétition, consécutive à la première.
> Une formation de 5 minutes par semaine pendant 2 mois est mieux mémorisée qu’une formation de 40 minutes suivie une seule fois⁶.
5. Selon les travaux sur la courbe de l’oubli du physicien allemand Ebbinghaus (1850-1909)
6. Baromètre Cegos 2018 « Transformations, compétences et learning : quel contrat d’avenir ? »
Le mot du pro
Pascal Merme, Product manager chez Digiforma (logiciel de gestion de formations)
Quelles sont les clés pour bien utiliser le microlearning en entreprise ?
Le microlearning ne doit pas être perçu comme une méthode pédagogique parmi d’autres, c’est un format qui doit être transversal et pensé dans une stratégie de formation globale. Dans ce contexte, il peut intervenir pour faciliter la mémorisation des connaissances. Par exemple, en alliant microlearning et quizz, le microlearning permet de mettre en pratique les informations reçues et de se projeter sur la façon de les utiliser.
Comment déployer le microlearning dans son entreprise ?
Contrairement aux idées reçues, le microlearning est un format qui demande des ressources et du temps, il ne peut pas vivre seul. Pour le mettre en place, il est important de choisir des partenaires qui envisagent la formation dans sa globalité et ont intégré les spécificités de l’accompagnement du microlearning. Ensuite, il est essentiel que des référents puissent assurer le suivi, qu’il s’agisse de formateurs ou de collaborateurs formés en interne sur les sujets abordés dans les modules. Diverses initiatives peuvent aussi compléter le dispositif d’ensemble, comme la création de communautés, ou d’un canal dédié sur l’outil de communication interne de l’entreprise.
Quel est le principal écueil à éviter lorsqu’une entreprise utilise le microlearning ?
Les entreprises pensent souvent que le microlearning est un format qui va plaire à l’ensemble des collaborateurs et fonctionner de lui-même. Mais l’apprenant a le plus souvent besoin d’accompagnement, sans quoi il complète les premiers modules, puis délaisse la formation. Attention donc à prévoir un réel dispositif d’accompagnement des collaborateurs et une communication autour de la formation efficace ! Mon conseil : l’échange humain, un suivi individuel de la progression des apprenants et des relances régulières.
Si le microlearning présente de nombreux avantages et peut être déployé judicieusement pour des occasions variées, certains savoirs et compétences nécessitent, pour être acquis, un format d’apprentissage différent, avec des séquences plus longues et un accompagnement plus intense par exemple. Il est donc recommandé d’intégrer le microlearning dans une stratégie de formation qui alterne entre formats longs et courts (stratégie dite de « blended learning »), en fonction de la nature des sujets.