La QVCT, un enjeu majeur pour les entreprises

Améliorer les conditions de travail

Alors que plus d’un Français sur deux se dit désengagé au travail et ne se considère pas en bonne santé mentale¹, la QVCT est un enjeu majeur du monde du travail, tant du point de vue de l’épanouissement personnel que de la performance économique des organisations. Quelles sont les priorités ? Les domaines d’action à privilégier ? Et comment mettre en place une démarche vertueuse ? Conseils et décryptage.

1. Baromètre Qualité de Vie et Conditions de Travail  2024 (Qualisocial – Ipsos)

En 2020, la QVCT (Qualité de vie et des conditions de travail) a remplacé la QVT (Qualité de Vie au Travail) afin de mettre l’accent sur l’amélioration concrète des conditions de travail, au-delà des aspects de bien-être et de qualité de vie. Au cœur des deux notions : l’idée d’améliorer le travail afin de prendre soin de la santé des travailleurs, mais aussi, d’améliorer les performances des organisations.

 

État des lieux

Aujourd’hui, alors que le contexte économique s’est détérioré (croissance, taux d’intérêt, inflation…) et que le marché du travail se tend, la démarche n’a rien perdu de son actualité. Le constat dressé par le baromètre QVCT 2024 (Qualisocial/Ipsos) souligne l’urgence d’agir :

• Plus d’un actif sur deux est désengagé au travail
• Près d’un travailleur sur deux ne se considère pas en bonne santé
• Deux Français sur trois ne sont pas satisfaits de leur vie

Les besoins exprimés dans cette enquête sont par ailleurs sans appel : près de 9 personnes interrogées sur 10 estiment que la QVCT est un enjeu prioritaire ou important, plaçant la santé et la sécurité, les relations et l’ambiance au travail, comme premiers sujets à traiter.

Si la demande est conséquente, les résultats d’une démarche QVCT solide sont également sensibles. L’étude démontre ainsi que, dans les organisations qui déploient une démarche QVCT, les collaborateurs sont 4,6 fois plus engagés et se disent 66 % plus en bonne santé et 73 % plus souvent heureux dans leur vie. Un bien-être et un investissement qui se répercutent dans les résultats de l’organisation. Ainsi, il y a deux fois plus d’organisations en croissance parmi celles qui investissent fortement en QVCT par rapport à celles qui sont inactives dans ce domaine.

 

Les leviers d’action

Améliorer la qualité de vie et des conditions de travail est un vaste sujet, auquel il convient de répondre en prenant en compte les spécificités de chaque secteur et chaque organisation.

Un fil conducteur peut toutefois être appliqué par tous les acteurs, ainsi que le recommande l’Anact, l’agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail. Cette démarche est divisée en 6 thématiques, distinctes mais interconnectées :

1. Le dialogue professionnel et le dialogue social

2. L’organisation, le contenu et la réalisation du travail

3.La santé au travail

4.Les compétences et les parcours professionnels

5. L’égalité au travail

6. Le projet d’entreprise et le management

Si chaque thématique se décompose en de nombreux sujets et actions possibles, le baromètre QVCT 2024 met en exergue certains facteurs spécifiques. L’implication des collaborateurs dans la stratégie (c’est-à-dire, disposer d’informations claires et actualisées, avoir la parole et être écouté), ainsi que la prise en compte par l’employeur de la santé des collaborateurs sont deux dimensions avec un fort impact, tant sur l’engagement des collaborateurs que sur la performance des organisations. Les résultats sont aussi fortement influencés par la qualité de l’ambiance de travail. Quant à la motivation des employés, elle est boostée par la pleine utilisation de leurs compétences.

Le saviez-vous ?

QVCT, RPS et TMS ?

Les TMS (Troubles Musculo-Squelettiques) et les RPS (Risques Psychosociaux) sont des problématiques de santé au travail que la démarche de QVCT vise à prévenir et à réduire. Les TMS et les RPS sont considérés comme des facteurs de risque à prendre en compte dans une démarche de QVCT, mais celle-ci ne se limite pas à leur seule prévention : la QVCT est une dynamique plus globale, d’amélioration continue, cherchant à promouvoir le bien-être et la performance, au-delà de la simple prévention des risques.

QVCT et attractivité

Au-delà du bien-être des collaborateurs et de la performance des organisations, la démarche QVCT constitue un facteur clé d’attractivité, un enjeu stratégique, car les employeurs peinent à recruter : d’après la dernière enquête de Pôle emploi, 61 % des embauches sont jugées difficiles, un niveau jamais atteint auparavant. Le sujet est également brûlant dans certains domaines, comme le domaine sanitaire et médico-social, qui fait face à des difficultés chroniques d’absentéisme, de turn-over et de pénurie de personnel.

Face aux difficultés des employeurs, les candidats, eux, sont de plus en plus attentifs à la qualité de vie au travail. Ainsi, par exemple, 45 % des cadres estiment que les conditions de travail sont un critère essentiel pour décider de rejoindre une entreprise, juste derrière la rémunération et le contenu du poste².

1. Qualité de vie et des conditions de travail (Apec, 2024)

Certes, la QVCT est un facteur d’attractivité parmi d’autres. Toutefois, c’est bien sur ce facteur que les entreprises ont la plus grande capacité directe d’action, d’après une étude³ de l’Aract Bretagne (Agence régionale pour l’amélioration des conditions de travail) qui souligne notamment qu’« améliorer la QVCT peut avoir pour ambition de favoriser le développement de la mixité femmes-hommes et la diversité des âgées pour certains métiers en tension. » Et contribuer ainsi à résoudre les problèmes de recrutement et de fidélisation des collaborateurs.

³. Renforcer l’attractivité de l’entreprise (Aract Bretagne, 2021)